Objectif
Ouvrir le dialogue sur la consommation en acceptant le déni, les résistances et les arguments du consommateur.
Méthode
Laisser une liberté de parole pour permettre une expression sur les effets positifs de sa consommation.
L’aider à repérer les limites de ces effets positifs, puis les aspects indésirables de façon à modifier son regard et éveiller son sens critique vis-à-vis de son comportement.
Proposer d’en reparler ultérieurement.
Justification
Le dialogue non jugeant à partir des bénéfices déjoue sa représentation du « médecin-qui-interdit » et permet un échange sur la consommation.
L’information sur les risques (Fiches : 10, 11, 12), à partir de ses connaissances, ouvre le champ des effets négatifs et permet sur une autre perception de sa consommation.
La relation soignant-soigné et la consultation médicale. Dossier Pédagogique : Hervé C et Moutel G. Mémoire de Piednoir P -2003
Méthode
Laisser une liberté de parole en acceptant qu’il exprime, dans un premier temps, des arguments favorables à la consommation de cannabis : intégration à un groupe, acceptation, convivialité, plaisir, fête, ivresse, détente, relaxation, sommeil…
L’aider à repérer les limites des effets positifs en l’aidant à rechercher des éléments négatifs qu’il peut facilement identifier : les troubles de la mémoire, de la concentration, les difficultés d’apprentissage, les retards, et les pensées à thème persécutifPensées s’inscrivant dans un état délirant aigu ou dans un tableau clinique appelé « effet parano ». Le sujet se sent épié, sur écoute, suivi, est victime des commentaires des autres (« la parano, le bad tripIntoxication aigue peut se traduire, lors de consommation de cannabis, par des tremblements, des vomissements, une impression de confusion, d'étouffement, une angoisse très forte. L’intoxication aigue est en lien avec le produit (richesse en THC), la quantité, le temps court de la consommation, le terrain du consommateur et son environnement. Expérience psychique difficile pouvant se manifester sous différentes formes comme une crise d’angoisse aigue, un état délirant, une crise hallucinatoire… »).
L’aider à repérer les aspects indésirables comme par exemple, les difficultés relationnelles, les disputes ou conflits avec l’entourage, les problèmes pécuniaires liés au coût de la consommation, les risques légaux à propos de la conduite de machine ou de véhicule ou des assurances (Législation du travail), le risque judiciaire dû au caractère illégal de l’approvisionnement et ses conséquences scolaires/professionnelles. Même en l’absence d’éléments négatifs rapportés le médecin peut rechercher avec lui une réduction de ses activités et de ses sources de satisfaction.
Proposer à la personne d’en reparler, après ce premier entretien, à une prochaine consultation, pour voir avec lui les conséquences de sa consommation, de manière plus approfondie : évaluer la sévérité de sa consommation en recherchant des indices de gravitéSignes cliniques ou biologiques indiquant une probabilité très importante pour le sujet d’aboutir à une situation de gravité. Pour le cannabis, les indices de gravité, ont été trouvés suite à des travaux de recherche. Leur sensibilité, spécificité, leur valeur prédictive positive et négative ont été mesurées et validées. Ils ont permis de construire des questionnaires, pour évaluer une consommation de cannabis.. A cet effet, le médecin peut lui remettre le questionnaire d’auto-évaluation ALAC à remplir, support de discussion pour la prochaine consultation. La question de sa consommation pourra être ainsi plus aisément abordée par le médecin.
Justification
Le dialogue non jugeant à partir des bénéfices vécus, peut diminuer les résistances chez la personne et permettre ainsi d’évoquer des circonstances ou des contextes de consommationLa consommation de cannabis peut intervenir dans de nombreuses circonstances mais souvent il s'agit d'apporter de l'apaisement dans une situation de crise personnelle ou un semblant d'aide pour trouver une solution à un problème d'adolescent. C'est aussi le moyen pour intégrer un groupe d'adolescents dont l'activité est centrée sur la consommation de cannabis., à partir desquels on pourra ensuite aborder des effets négatifs. Cela constitue une première étape pour un changement.
L’usage de cannabis permet à certaines personnes de réguler des émotions et des tensions internes, de gérer des relations conflictuelles. Le dialogue permet d’aborder ces situations et ainsi de reconnaître qu’elles existent.
La connaissance des éléments ressentis comme positifs par le consommateur est important pour le médecin. Ils vont lui indiquer la ou les fonctions de la consommation. Ils permettront dans un second temps de proposer des stratégies alternatives pour faire face autrement.
L’information sur les risques de sa consommation, à partir des connaissances du consommateur, est un moyen pour rechercher avec lui l’existence d’effets négatifs ressentis. Cette première démarche de bilan pourra amener la personne à vouloir faire dans un second temps une évaluation de sa consommation pour en savoir plus sur sa situation.