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Pourquoi et comment dépister les usages du cannabis en médecine générale ? 

Pourquoi et comment dépister

Justification

  • Les risques somatiques, psychologiques, et sociaux de l'usage de cannabis sont de mieux en mieux cernés.
  • Les consommateurs abordent rarement la question spontanément et beaucoup en méconnaissent les risques.
  • Le médecin est un acteur de santé avec une place privilégiée dans la proximité et la durée.
  • Le dépistage de ces consommations ne relève pas du spécialiste.

Méthode

  • Saisir toutes occasions pour dépister tout en restant en position médicale.
  • Questionner de manière indirecte pour diminuer les réticences. ex : « fumez- vous ? Que du tabac ? »
  • Utiliser des outils standardisés : CAST, ALAC, ADOSPA, permettant d'introduire une objectivité dans la relation médecin patient.
  • Exprimer au patient qui ne désire pas aborder cette question, qu'il pourra le faire lorsqu'il le souhaitera.
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Justification

Les risques Dommages somatiques, Dommages psychiques et sociaux de l'usage de cannabis sont de mieux en mieux cernés.

Ce dépistage est fondé car il existe des effets délétères établis sur la santé physique et psychique, sur la relation, méconnus le plus souvent ou minimisés, y compris chez la femme enceinte. Le médecin peut prévenir des dommages d'une pratique à risques chez son patient, grâce à l'effet d'information et d'interrogation sur ce sujet. Poser la question cannabis, c'est proposer au patient de réfléchir à une conduite à risque.

Le médecin est un acteur de santé avec une place privilégiée.

L'adolescence avec ses difficultés d'expression, ses variations d'humeur peut empêcher une relation suivie. Mais la proximité du médecin lui donne des occasions plus fréquentes pour aborder cette question. Déni ou refus de s'exprimer peuvent évoluer dans le temps. L'adolescent est à la recherche d'autres repères que le milieu familial. Il peut saisir que le cabinet médical est un espace de neutralité pour une discussion adulte sur un sujet souvent tabou à la maison. Le cabinet est souvent l'unique endroit de dialogue où l'intimité est respectée et protégée de l'extérieur et de l'entourage familial par la confidentialité.

Pour certains médecins généralistes, le temps passé est un facteur de réticence à dépister. S'ils n'ont pas souvent le temps, ils ont pour eux la durée. La suite à donner à un repérage positif peut être renvoyée à une autre consultation effectuée à un moment plus propice au dialogue. La prévention n'a de caractère urgent que d'y penser.

Le dépistage de ces consommations ne relève pas du spécialiste.

Le médecin généraliste est l'un des rares professionnels de première ligne à pouvoir le faire. Les opportunités du cadre de travail du médecin généraliste, sa connaissance de la clientèle, son expérience relationnelle permettent au médecin généraliste une implication particulière et légitime dans ce type de dépistage. La pratique de dépistage facilitée par l'utilisation d'outils de repérage permet de l'intégrer dans la pratique quotidienne du médecin. La connaissance scientifique du produit n'est pas essentielle au dépistage.

Méthode

Saisir les occasions pour dépister tout en restant en position médicale : 

  • Dépistage opportuniste : à l'occasion d'une demande de certificat d'aptitude sportive, d'une plainte somatique, d'une petite traumatologie récurrente, d'un trouble du sommeil, d'un absentéisme scolaire, d'une tension familiale.
  • Dépistage indispensable : lors d'une symptomatologie présentant mal-être, syndrome amotivationnel,Déficit de l’activité, d’une asthénie intellectuelle et physique, de perturbations cognitives, d’une pensée abstraite et floue, de difficultés de concentration et mnésiques, d’un rétrécissement de la vie relationnelle. éléments de discours de type persécutif ou délirant.
  • Dépistage primaire : poser cette question de manière systématique à toute femme enceinte et à tout adolescent périodiquement au moins une fois par an, la question d'une consommation de cannabis en lien avec celle du tabac.

Questionner la consommation de cannabis de manière indirecte. 

Poser la question d''une consommation personnelle suffit le plus souvent. Cependant, il peut aborder cette consommation en la liant à celle du tabac, plus courante, en parlant des autres, ou en questionnant le point de vue de son patient sur cette question.

Utiliser des outils pour faciliter le dépistage.

Et ce d''autant plus que le contact est fragile. Les questionnaires CASTPour dépister la consommation excessive de cannabis, le questionnaire CAST (Cannabis Abuse Screening Test, validé par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies - OFDT) consiste à poser six questions (réponse par oui ou non). Deux réponses positives au test doivent amener à s’interroger sur les conséquences de la consommation. Trois réponses positives, ou plus, devraient amener à demander de l’aide./ALACALAC pour ALcohol Advisory Council, du nom de l''institut néo-zélandais où il a été conçu. Validé en français. Le test ALAC est un auto-questionnaire de repérage de l''usage problématique de cannabis. A partir d''un score de 3, le patient est invité à consulter un médecin pour une prise en charge. spécifiques aux consommations de cannabis ou l''ADOSPA ADOlescents et Substances Psycho Actives. C''est un test qui permet, en 6 questions de dépister l''usage nocif de produits psychoactifs dans une population d''adolescents. Il a également un intérêt pour les parents car chaque question invite à réfléchir à un motif pour changer de comportement. C''est la traduction du test américain CRAFFT : « Car Relax Alone forget Family or Friends Troubles » . plus ouvert sur les substances psycho-activesSubstance active sur le cerveau, où elle modifie principalement le psychisme: il peut s''agir de l''alcool, du cannabis, des drogues illicites ou de nombreux médicaments (tranquillisants, antidépresseurs, etc.) permettent d''évaluer la consommation du patient sans critère de jugement en faisant intervenir le document comme « un autre tiers ». La démarche est moins impliquante pour le patient et le médecin, et constitue un excellent support à la discussion ultérieure et à la prise en charge.

Exprimer au patient qui ne désire pas aborder cette question, qu''il pourra le faire lorsqu''il le souhaitera.

Lui laisser entendre, même s''il n''exprime rien, que le cabinet d''un médecin généraliste est un lieu d''accueil et de discussion sur ce sujet, dans le souci de rendre possible un dialogue ultérieur.

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