En matière de cannabis, les représentations des médecins comme celles des autres intervenants, sont très variées et oscillent entre les extrêmes : banaliser ou dramatiser. Ces représentations interfèrent sur l’écoute et le projet thérapeutique. Il convient que le médecin les identifie tout comme il doit percevoir celles du patient et de la société.
Le piège : suivre les représentations de banalisation ou de dramatisation.
Des attitudes très variées allant jusqu’aux extrêmes sont rencontrées du côté des acteurs professionnels. Elles sont liées à leurs propres représentations de l’usage de cannabis et peuvent chacune interférer avec l’objectivité de l’évaluation.
La banalisation suggère une innocuité, elle renforce l’impression que l’usage de cannabis serait une consommation socialement admise et confirmée par le médecin, professionnel fortement investi d’un savoir sur les risques sur la santé. Elle utilise des allusions, voire des comportements de « copinage »Le dialogue avec le patient est informatif et empathique tout en restant le plus neutre possible dans le respect des aspects légaux. qui n’ont pas leur place dans la consultation médicale.
La dramatisation est une attitude qui se fonde sur la peur. Elle utilise des arguments d’autorité ou pseudo-scientifiquesL’argument d’autorité ne se réfère qu’à la fonction de celui qui le prononce. « j’ai raison parce que je suis médecin ». Les connaissances à partager avec le patient doivent reposer sur des faits scientifiquement prouvés expliqués de façon à ce que le patient les comprenne. qui déplacent le médecin hors de sa fonction médicale.
Comment faire ? :
Pour identifier les représentations en matière de cannabis et éviter les interférences dans l'évaluation et la prise en charge, il est utile :
de s’interroger soi-même :
- « quelle est ma représentation à propos du cannabis ? »
- « d’où est-elle issue ? »
- « qu’est-ce que j’ai lu ou vu de ce que pensent les groupes sociaux ? »
- « dans quel type de média ? »
- « dans quel groupe évolue le patient ? »
de questionner séparément le patient et son entourage :
- « que vous évoquent spontanément les mots cannabis, haschich ? »