Eviter de se centrer exclusivement sur le produit
La consommation de cannabis survient toujours dans un contexte bio-psycho-social. L’approche exclusive sur le produit est donc trop limitée. Pour apporter des réponses adaptées à chaque patient, le médecin doit tenir compte de la dimension historique personnelle, familiale, sociale, psychologique et des éventuelles pathologies associées ou antérieures.
Le piège :
Les effets des produits psycho-actifs modifiant les perceptions et les comportements attirent le médecin. Mais la focalisation sur le produit fait écran et détourne l’attention de l’essentiel : la personne. L’objectif de consultation est donc de repérer ses inscriptions sociales et ses difficultés d’inscription, en explorant sa vie, ses pôles d’intérêts, ses attentes,…
Comment faire ? :
Ne pas se focaliser sur le cannabis ou les produits associés (légaux et illégaux, prescrits ou détournés) ne conduit pas à renoncer à parler du produit mais à le remettre dans son contexte. L’approche est de s’enquérir d’abord des effets positifs ressentis et utilisés. Ces éléments sont plus faciles à obtenir et peuvent révéler des situations de carences de sources de solutions voire à un comportement d’automédication facilité par l’offre et la disponibilité du produit dans la vie quotidienne.
Cela implique de détailler avec celui qui fume : quand, comment, avec qui, pourquoi, etc… sans s’attarder au début sur les aspects négatifs même s’ils sont apportés par le patient. En effet celui-ci s’attend en général à ce que le médecin ait un jugement négatif sur sa consommation.
L’évaluation initiale est plutôt à porter sur les modalités, puis sur la fonction de la consommation afin d’approcher la problématique sous-jacente. Ce n’est que dans un troisième temps que peuvent être abordés les inconvénients ressentis. Cette attitude évite l’uniformisation des réponses.